Le bégaiement atteint 1 % de la population, soit environ 650 000 personnes en France. Il touche dans l'enfance 5 % des enfants : une fille pour trois garçons. Dans 3 cas sur 4, le bégaiement aura disparu à l'adolescence. Mais... attention ! Le bégaiement ne passera pas forcément tout seul !
Si l'on n'intervient pas précocement, 1 enfant sur 4 (mais aucun moyen de savoir lequel !) verra son bégaiement devenir chronique (permanent). Or un changement des attitudes de l'entourage vis à vis du trouble de la parole de l'enfant, et vis à vis de l'enfant lui-même - par exemple, des modifications de sa vie quotidienne, ainsi que de la façon de communiquer avec lui - pourraient suffire dans la plupart des cas à faire disparaître ou à réduire son trouble.
De l'enfance à l'adolescence, l'entourage familial et éducatif peut ainsi jouer un rôle décisif dans l'évolution du bégaiement de l'enfant, et éviter qu'il devienne constitutif de son identité.
Anne-Marie Simon est, depuis plus de 20 ans, une orthophoniste de référence dans le traitement du bégaiement chez les enfants et les adolescents. Elle a exercé à l'hôpital (Laboratoire Pathologies du langage, Hôpital de la Salpêtrière, à Paris), en tant qu'attachée à l'ISERM, et en libéral. Membre fondateur en 1992 de l'Association Parole Bégaiement, elle en est encore aujourd'hui la secrétaire générale. L'Association mène des campagnes de sensibilisation et de prévention contre le bégaiement, tant en France que dans les pays francophones.